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l’edict de janvier seroit gardé inviolablement, sans exception ny limitation, et que ceux de Guise se retireroient en leur maison, comme il offroit de faire de sa part, ce que la Reyne eust bien voulu pour éviter à plus grand inconvénient. Mais pour lors le conseil et toute l’authoritë ne gisoit qu’aux armes : et ce qui en estoit le pis, ceux qui les avoient en main, de part et d’autre, n’avoient pas grande volonté de les quitter ; aussi le roy de Navarre, par le conseil de ceux de Guise, ne voulut accorder ny l’un ny l’autre de ces poincts. Tellement que cette entrevue ne servit d’autre chose que d’aigrir davantage les affaires.

Chacun s’estant retiré, et les armées estans près l’une de l’autre, Villars fut envoyé de la part du Roy au prince de Condé, auquel il porta commandement de poser les armes et luy rendre les villes que luy et ses partisans tenoient ; et ce faisant, le duc de Guise et ses frères, le connestable et le mareschal de Sainct André, se retireroient en leurs maisons, et que l’edict de juillet seroit maintenu de poinct en poinct, et seroit pardonné aux huguenots d’avoir pris les armes contre le Roy.

Le prince de Condé fit response qu’il estoit prest de ce faire, pourvu que l’on restablist les choses en l’estat qu’elles estoient auparavant la venue de ceux de Guise à la Cour, et que l’edict de janvier fust observé, et le cardinal de Ferrare, que les huguenots disoient entretenir les divisions, et les autres confederez se retirassent, sauf le roy de Navarre ; que la Reyne, mère du Roy, et ledict roy de Navarre eussent le gouvernement libre avec ceux de leur conseil, et qu’il plust au Roy de publier et assembler un concile national, au-