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saire, de s’accommoder aux habits et cérémonies, quand il n’y a rien qui soit contre la loy divine et de nature.


CHAPITRE VI.


L’hérésie oblige les evesques et autres ecclésiastiques à estudier et à se réconcilier avec les lettres. Nouveauté de religion cause nouveauté en l’Estat. Prières et jeusnes pour la foy. Le roy de Navarre détourné du parti des protestans, sous de belles espérances. Il s’unit, comme le connestable, avec la maison de Guyse. Les huguenots affoiblis par ceste union. Sédition arrivée contre eux à Cahors et ailleurs.


En ces temps, comme plusieurs choses se faisoient, ou par exemple, ou par imitation, ou par volonté de mieux faire, les evesques et docteurs, théologiens, curez, religieux et autres pasteurs catholiques, commencèrent à penser en ces nouveaux prescheurs, si désireux et ardens d’advancer leur religion, et dès-lors prirent plus de soin de veiller sur leur troupeau, et au devoir de leurs charges, et aucuns à estudier es sainctes lettres à l’envy des ministres protestans, qui attiroient les peuples de toutes parts : et craignans que lesdicts ministres n’eussent l’advantage sur eux par leurs presches et par iceux attirassent les catholiques, ils commencèrent aussi à prescher plus souvent que de coustume, en advertissant les auditeurs de se garder bien des hérésies des nouveaux dogmatisans, sur peine d’encourir la haine de Dieu en se départant de sa vraye Eglise.