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que la duchesse de Savoye et madame d’Lzès luy avoient donné quelque impression de la nouvelle opinion. Mais, si elle les a escoutées, elle n’y a jamais donné son consentement, et n’a rien voulu faire changer ny innover que par conseil, ny consentir à la requeste des protestans, ouy bien aux assemblées publiques, par souffrance et connivence des magistrats, qui estoient en partie de la religion protestante, ou qui n’osoient, ou ne vouloient s’y opposer.


CHAPITRE IV.


Tenue du colloque de Poissy. La régence de la Reyne mère confirmée. Les evesques et docteurs, et les ministres qui se trouvèrent à Poissy. Justification du cardinal de Lorraine qu’on taxoit d’hérésie. Blasphesme de Théodore de Beze. Remonstrance du cardinal de Tournon au Roy. Response des docteurs catholiques a la profession de foy des huguenots, par la bouche du cardinal de Lorraine. Seconde conférence faite en particulier. Rupture du colloque sans succès. Il est dangereux d’exposer la vérité de la foy au hazard de la dispute.


En ce temps fut advisé de faire le colloque de Poissy, composé des evesques de France, et des ministres des protestans, pendant que les députez des Estats qui estoient à Pontoise cherchoient les moyens d’acquiter le Roy. Là fut requis que l’edict de juillet fust cassé et aboly, et qu’il fust convoqué un concile pour décider les poincts contentieux de la religion, où le Roy présideroit, et que la jurisdiction fust ostée aux evesques, et rendue au Roy.