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L’on retrancha de plus toutes les dépenses de la vénerie et de plusieurs autres offices qui sembloient estre inutiles ; car il y avoit lors en la maison du Roy plus de six cens officiers de toutes qualitez : mais d’autant qu’il n’y avoit guères plus d’un an que les officiers du royaume avoient payé le rachapt de leurs offices, que l’on appelle confirmation, il fut arresté qu’il n’en seroit rien payé par l’advenement du Roy à sa couronne, en recompense aussi de ce que la moitié de leurs gages leur estoit retranchée ; par quoy il ne fut besoin de reconfirmation ny nouvelles lettres.

Plusieurs députez des Estats furent aussi d’advis qu’il falloit élire le roy de Navarre pour régent en France, parce que le roy Charles neufiesme n’estoit pour lors aagé que de dix à unze ans ; mais le roy de Navarre, peu ambitieux, dit à ceux qui le vouloient inciter à telle chose, que c’estoit à la Reyne mère du Roy d’avoir le gouvernement du Roy et du royaume ; joint aussi que le connestable, le duc de Guise, le chancelier de L’Hospital, de Morvillier, evesque d’Orléans, du Mortier de Montluc, evesque de Valence, et plusieurs autres bien versez aux affaires d’Estat, et qui estoient du conseil, n’estoient pas de cet advis. Cela fut cause que les députez ne voulurent pas insister davantage sur ce poinct. De sorte qu’après que l’on eust ordonné beaucoup de choses très-utiles et nécessaires pour la conservation du royaume, les Estats furent clos, et les députez licentiez.

Alors l’on jugeoit que toute la France seroit paisible et sans crainte d’aucuns ennemis, et espéroit-on un heureux succès de toutes choses. Quant à la requeste des protestans, qui avoit esté présentée six mois