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DISSERTATIONS

tionibus militum et baronum, sicut decebat regiam dignitatem, liberaliter ac largiter se habebat, etc.[1] Ce qu’il semble avoir tiré de nostre auteur : « Aux parlemens et états qu’il tint à faire ses nouveaux establissemens, il faisoit tous servir à sa court les seigneurs, chevaliers, et autres, en plus grande abondance, et plus hautement, que jamais n’avoient fait ses prédécesseurs[2] ». Mais ce qui justifie que nos roys portoient la couronne en ces occasions, est le testament de Philippes de Valois, qu’il fit au bois de Vincennes le 2 de juillet l’an 1350, par lequel il donna la reyne Blanche de Navarre, sa femme, tous ses joyaux, exceptée tant seulement nostre couronne royale, de laquelle nous avons usé, ou accoustumé à user en grands festes, ou en solennitez, et de laquelle nous usâmes, et la portâmes à la chevalerie de Jean, nostre ainsné fils. » Ce sont les termes du testament. C’est donc acause de la couronne que les roys portoient sur la teste en ces grandes festes, que ces cours solennelles sont appellées curiæ coronatæ, dans le titre de la commune, qui fut accordée à la ville de Laon par le roy Louys le Jeune l’an 1138[3] : Pre his igitur, et aliis heneficiis, quæ prædictis civibus regali benignitale contulimus, ipsius pacis homines hanc nobis conventionem habuerunt, quod exceptâ curia coranata, sive expeditione, vel equitatu, tribus vicibus in anno singulas procurationes, si in civitatem venerimus, pro eis XXm libr. nobis persolvent.

La cour des princes est toujours remplie de courtisans, et c’est assez de dire que le Roy est en un lieu,

  1. Nangius in S. Lud.
  2. Joinville.
  3. Reg. de Philip. August. appart. à Md. d’Herouval.