Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 3.djvu/79

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
77
SUR L’HISTOIRE DE S. LOUYS.

se fit en l’an 755, et l’auteur de la vie de S. Remy archevesque de Reims, marque assez que ce fut pour la raison que je viens de dire : quem conventim posteriores Franci Maii campum, quando reges ad bella solent procedere, vocari instituerunt. Depuis ce temps-là ces assemblées changent de nom dans les auteurs[1], dans lesquels elles sont appellées indifféremment Campi Magii, ou Madii, Quelques-uns[2] ont écrit que la ville de Maienfeld au diocèse de Coire, au canton des Grisons, fut ainsi nommée acause de ces assemblées qui se tenoient au mois de may. Car Maienfeld signifie champ de may. Non seulement on y traittoit des affaires de la guerre, mais encore généralement de toutes les choses qui regardoient le bien public. Fredegaire[3] : Omnes optimates Francorum ad Dura in page Riguerinse, ad campe Madio, pro salute patriæ et utililate Francorum tractandâ, placito institute ; ad se venire præcepit ; ce qui est aussi touché par le moine Aigrad[4] en la vie de S. Ansbert archevesque de Rouen.

Les roys recevoient en ces assemblées les présens de leurs sujets, ce qui est particulièrement remarqué par le passage de Fredegaire, que je viens de citer, et par tous les auteurs[5] qui ont parlé de la grande autorité des maires du palais, lorsqu’ils écrivent qu’ils gouvernoient l’état avec un tel pouvoir, qu’il ne restoit aux princes que le seul nom de roys, lesquels se contentoient de mener une vie casanière dans leur

  1. Chr. Moiss. A. 777, 790.
  2. Chr. S. Gall. A. 775, et seq. Goldast.
  3. Fredeg. A. 761.
  4. Aigrad, in vitâ S. Ansber. c. 5, c. 22.
  5. Annal. Fuld, Mar. Scot. A. 755. Chr. Tur. A. 670. Andr. Sylu. A. 662.