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DISSERTATIONS

prend qu’ils estoient connus sous la seconde race de nos roys. Car décrivant l’entreveuë de Lonys roy d’Alemagne et de Charles le Chauve roy de France en la ville de Strasbourg, et racontant comme ils se donnèrent toutes les marques d’une amitié réciproque, il ajoute que pour rendre cette assemblée plus solennelle, il se fit des combats à cheval entre les gentilshommes de la suite des deux princes, pour donner des preuves de leur adresse dans les armes : Ludos etiam hoc ordine sæpè causâ excrcitii fréquentabant. Conveniebant autem quocumque congruum spectaculo videbatur : et subsistente hinc omni multitudine, primùm pari numero Saxonorum, Wasconorum, Austrasiorum, Britannorum, ex utraque parte, veluti sibi invicem adversari vellent, aller in alterum veloci cursu ruebat ; hinc pars terga versa umbonibus ad socios insectantes evadere se velle simulabant. At versâ vice iterùm illos, quos fugiebant, persequi studebant : donec novissimè utrique reges cum omni juventute, ingenti clamore , equis emissis, hastilia crispantes exiliunt, et nunc his, nunc illis terga dantibus, insistunt. Eratque res digna pre tantâ nobilitate , nec et moderatione, digna spectaculo. Non enim quispiam in tantâ multitudine ac diversitate generis, uti sæpè inter paucissimos, et notos contingere solet, alicui , aut læsionis, aut vituperii quippiam inferre audebat[1]. On ne peut pas révoquer en doute, après ce passage, que les tournois ne se soient fait devant la troisième race de nos roys.

Cependant les anciennes chroniques en attribuent l’invention à Geoffroy seigneur de Preuilly, qui fut

  1. Nithard. l. 353. Hist. p. 375.