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SUR L’HISTOIRE DE S. LOUYS.

niere estoit une dépendance des grands fiefs, et qui estoit accordée par le prince. Guillaume le Bâtard la donna à l’église de Dunelme : Et ut curiam suam plenariam, et Vrech in terrâ suâ liberè, et quietè in perpetuum habeant, concedo et confirmo[1]. Il se trouve une autre charte d’Henry III, aussi roy d’Angleterre pour le prioré de Repindon au comté de Derby, qui porte de semblables termes[2], Et curiam suam plenariam, præterquam de furtis, et de hominibus comitis, etc. Ce qui fait voir que ces cours plenieres des seigneurs regardoient pour l’ordinaire la justice et la connoissance des cas qui en dépendent. Il y a au Cartulaire de l’abbaye de Valoires[3], au diocèse d’Amiens, un titre d’Enguerrand vicomte de Pont de Remy de l’an 1274, par lequel l’abbé et les moines de ce monastère reconnoissent qu’ils sont obligez de le loger, et sa suite dans les maisons qui leur appartiennent dans Abbeville, le jour de la Pentecoste, et les trois suivans, et de lui fournir des estables, deux charettes de fourage, des cuisines, des tables, et des napes, au cas que le comte de Pontieu l’obligeât de venir à Abbeville, lorsqu’il y tiendroit sa cour. Ce qui fait voir que les vassaux estoient obligez à raison de leurs fiefs de se trouver aux cours solennelles de leurs seigneurs. Conformément à cet usage, j’ay leu un autre titre de Renaud d’Amiens, chevalier seigneur de Vinacourt, de l’an 1210, par lequel il reconnoît qu’il est homme lige d’Enguerrand seigneur de Pinquegny[4], et qu’il luy doit six semaines de service au même lieu avec armes, à ses propres dépens, s’il

  1. Monaster. Angl. to. 1, p. 44.
  2. Ib. to. 2, p . 281.
  3. Cart. de Valoires.
  4. Tabular. Pinconiense, p. 37.