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DISCOURS

magasins en 1792, 1793 et 1794, n’inspirant aucun intérêt à des hommes qui s’étoient fait une loi d’abjurer tous les souvenirs, se détériora ou se perdit. Il résulta de cette réunion de circonstances, qu’il devint très-difficile de se procurer par la suite des exemplaires complets de la Collection des Mémoires sur l’Histoire de France.

Cette Collection, si intéressante pour nous, si curieuse pour les étrangers, n’existe donc que dans un très-petit nombre de bibliothèques, et n’est point dans le commerce. La crainte qu’on devoit avoir au commencement de la révolution, de retracer les dissensions du seizième siècle, n’a plus aucun fondement de nos jours. Après une lutte sanglante de vingt-cinq années, c’est sur les événemens récens que les ressentimens s’exercent, et non sur des événemens arrivés il y a trois siècles ; c’est pour ou contre les contemporains qu’on prend parti, et non pour ou contre les Coligny ou les Guise. Ainsi, loin de pouvoir aigrir nos discordes, le récit des malheurs et des fautes de nos pères nous transporte pour ainsi dire dans un monde nouveau ; il nous offre les suites funestes des passions des hommes sur des objets très-importans alors, nuls aujourd’hui ; nous montre ainsi le néant de l’orgueil humain dans la destruction totale de ce qui servoit d’aliment à ses fureurs, et nous engage à mettre moins de chaleur et d’opiniâtreté à soutenir