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décadence

cents arbalétriers et cinq cents archers. Il fit sa jonction avec les Vénitiens. Ces deux flottes attaquèrent et mirent en déroute celle des ennemis, qui furent encore obligés de se retirer.

Constantinople étoit sauvée, mais l’Empire se trouvoit épuisé par ces deux victoires. La détresse étoit telle que le patriarche n’avoit plus de quoi subsister, et que le Pape se vit obligé d’engager le prince d’Achaïe et les évêques de la Morée à le secourir.

Dans cette situation cruelle, Brienne espéra que la vue du jeune empereur Baudouin exciteroit la compassion des souverains de l’Europe, et les détermineroit à lui accorder leur assistance. Il le fit donc partir pour l’Italie, accompagné de Jean de Béthune qui venoit de se distinguer dans la victoire remportée sous les murs de la capitale. Baudoin se rendit d’abord à Rome, où il passa une partie de l’année 1236. Grégoire ix prit à lui le plus vif intérêt, et fut profondément touché de sa jeunesse et de ses malheurs. Il publia une croisade pour secourir Constantinople, commua en faveur de l’Empire latin les vœux qui avoient été faits pour la Terre-Sainte, et ouvrit une négociation avec Vatace, afin d’obtenir qu’il fit la paix.

L’année suivante, Baudouin passa en France où régnoit saint Louis. Ce monarque et sa mère la reine Blanche le reçurent avec tous les égards dus à son rang, et le remirent en possession de plusieurs domaines de sa famille qui avoient été envahis en son absence.

La croisade publiée en sa faveur excita en France le plus vif enthousiasme. La présence de ce jeune