Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 1.djvu/102

Cette page a été validée par deux contributeurs.
84
NOTICE

la paix eurent un succès plus prompt qu’on ne l’avoit espéré. Les Grecs consentirent à demander au régent pardon de leur révolte. On leur accorda deux places de sûreté, Andrinople et Didymotique, qui furent confiées à Branas. Ainsi la sœur du roi de France, après avoir éprouvé toutes les vicissitudes de la vie la plus orageuse, se trouva, par la position de celui auquel son inclination l’avoit unie, l’objet de l’amour des Français, de la reconnoissance des Grecs, et le lien des deux peuples.

Le roi des Bulgares, après avoir ravagé les environs de Constantinople, marcha vers Andrinople et Didymotique, seules places que tinssent encore les Grecs. Ils se défendirent avec courage à Didymotique, et le régent vola à leur secours avec Ville-Hardouin, qu’il chargea du commandement de l’avant-garde. Les Barbares se retirèrent sans oser livrer de combat, et le maréchal partit pour aller délivrer Renier de Trih, prince de Philippopoli, qui, abandonné de son fils, de son frère, de son gendre et de ses meilleurs chevaliers, avoit été obligé de quitter sa capitale et de s’enfermer, avec un petit nombre de soldats fidèles, dans le château de Steminac, où, depuis treize mois, il étoit en proie à toutes les horreurs de la famine. Cette entreprise réussit. On éprouva la plus douce satisfaction en revoyant des compagnons qu’on croyoit perdus sans ressource : des deux côtés on se raconta les maux que l’on avoit soufferts ; et ce fut là que les Français apprirent la mort de l’empereur Baudouin.

D’après les instances du régent, le Pape s’étoit vivement intéressé au sort de l’Empereur, et avoit fait