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FEMMES ARABES

ver Aswad, s’entretint avec lui, le questionna, conversa longtemps. Aswad, à l’aspect de cet étranger et de ses compagnons, s’étonna de leur taille chétive : « D’où venez-vous ? leur dit-il. — Nous venons de l’Yémen. » El-Raûlh raconta d’abord l’histoire du chameau qui leur avait servi de guide, puis parla de la frayeur qu’ils avaient eue en apercevant le géant djadîcide, et de la taille débile, grêle et courte des Tayïdes comparée à celle des compagnons de ce colosse. L’entretien des Tayïdes avec Aswad se prolongea, et lorsque le djadicide était tout entier à leurs paroles, El-Raûth lui décocha une flèche et le frappa à mort. En lui finit la tribu des Djadicides. Les Tayïdes s’installèrent sur les deux monts (en 250 de J.-C. environ).

VIII

Diverses existences des femmes ; diverses natures. — Oumm Karidjah, la femme aux mariages. — Fâtimah et sa camériste. — Le poète Mourakkichie jeune.

Dans l’ancienne Arabie, l’influence ou l’œuvre des femmes, ou la considération attachée à leur position sociale, s’est traduite encore par d’autres résultats ou circonstances d’une valeur permanente. Ainsi, des femmes ont donné leur nom à d’immenses tribus et représentent, dans les chroniques, des physionomies historiques de haute importance. Telle fut la célèbre Khindif, qui fut la tête de la vaste ramification des Béni Moudar, lesquels, sous le nom de Khindifides, peuplèrent, avec une autre ramification sœur, presque tout le Hédjâz et le Nedjd. Mais les détails sur ce point, appartiennent à l’histoire générale ; et pour beaucoup d’autres indications de cette espèce, je renvoie à l’Essai sur l’histoire des Arabes, de M. Caussin de Perceval. Ici je ne veux, comme je l’ai déjà indiqué, m’occuper des femmes arabes que surtout au point