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FEMMES ARABES

paroles, bavard, extravagant, toujours tenant le fouet contre les autres, qui crie aux gens : « Arrêtez-moi ; éloignez-moi de cette tribu ; ou je les tue tous, ou ils me tuent. »

— Voyons ce qu’il y a de meilleur en femmes, maintenant ?

— Ah ! l’excellente femme est celle qui a un fils dans son sein, qui conduit un autre fils à la main, et dont encore un autre fils suit les pas. »

Une autre fois on demanda à la fille de Khouss :

« Quelle est, à ton avis, la maîtresse femme ?

— Voici : celle qui ne dépasse jamais le devant de sa porte, qui est si attentive à tenir tous ses vases garnis de provisions, qui a soin de son ménage, qui sait, lorsqu’il le faut, mettre de l’eau dans son lait, et gouverner les économies de la famille.

— Et la femme la plus infime ?

— Celle qui, marchant, fait vent et poussière ; qui, parlant, prend voix haute et criarde ; qui, assise, se pose appuyée sur une fille, qu’une fille suit quand elle sort, qui n’est jamais enceinte que d’une fille.

— Le jeune homme qui, selon toi, aurait le plus de valeur, que devrait-il être ?

— Ce que j’estime le plus, c’est un jeune homme à la jambe haute et svelte, au col dégagé, qui a grandi dans la pétulance et la vivacité.

— Le plus mauvais ?

— Le jeune homme au col ramassé, épais et court, aux bras pattus et brefs, au ventre gros et rebondi, aux dehors toujours trop salis de poussière, à l’esprit oublieux, qui obéit trop à sa mère et est sans respect et sans soumission pour le frère de son père.

— Mais que devrais-je rechercher dans la femme dont je voudrais faire ma femme ?