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nique et obligatoire, et il accomplissait celle prière. Le lait bu lui avait alors aiguisé l’appétit ; Yézîd demandait donc le déjeuner et préludait par manger deux volailles et deux pigeons, puis il continuait par un demi chevreau et nombre d’autres plats de viande. Ensuite Yézid sortait et allait s’occuper des affaires du public jusque vers le milieu de la journée, c’est-à-dire deux heures environ avant le midi ; et il rentrait chez lui. Il appelait, invitait plusieurs amis, des personnes de qualité et de rang, et il faisait servir à dîner. Il s’attablait ; il appendait, étalée, serviette devant la poitrine sa et se mettait à fonctionner, pressant et poursuivant les bouchées en suite soutenue, et toujours belles et formidables bouchées.

Peu après ce repas fini, la société se retirait. Yézid entrait chez ses femmes ; il restait au harem jusqu’à l’heure de la prière du midi, et il sortait alors pour s’acquitter de cette prière. Ensuite il s’occupait des affaires du public ; et lorsqu’il avait accompli la prière de l’asr (heure intermédiaire entre le midi et le coucher du soleil), on lui disposait son siège particulier ; on plaçait en même temps des sièges pour le public présent et pour les gens qui venaient le visiter ; et à tous ceux qui se trouvaient la, on offrait, dès qu’ils étaient assis, de grandes coupes de lait miellé et toutes sortes de chorbet (sorbets).

Après ces bévandes, on dressait la table, on servait les mets à la multitude. À lui et aux amis et affidés on dressait une table plus élevée, et là, mangeaient, avec Yézid, les gens importants, les personnages.

Au coucher du soleil, on se séparait ; on faisait la prière du soir, et, une heure et demie plus tard, la prière de la nuit. Après cela venait la réunion, la soirée on réception. On s’assemblait d’abord dans une pièce particulière et on attendait. Yezîd ensuite appelait les visiteurs près de lui ; on