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nous nous donnons des combats effroyables. Mais pour vous montrer que j’en use mieux qu’elle en toutes choses ; quand elle est la plus forte et qu’elle a avantage sur moi, elle ne me donne point de quartier, elle me chasse honteusement et publie en tous lieux la victoire qu’elle a remportée. Pour moi, quand je demeure le vainqueur, ce qui arrive assez souvent, je me contente de me rendre le maître de la place ; et pourvu que le cœur m’obéisse, je lui laisse disposer à sa fantaisie de tous les dehors ; je ne me vante point de l’avoir battue, et comme elle est glorieuse, elle ne s’en vante pas aussi, elle fait bonne mine et paraît toujours la maîtresse.


L’Amitié

On remarque en effet que tous les amants, quelque