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NÊNE.

ma maison… pas plus que dans les champs où mon homme travaille.

— Oh ! Violette !… Ne soyez pas méchante ! Pour une fois… je voudrais voir les enfants !

Violette eut un sourire cruel.

— Soit ! mais vous en aurez dépit !… Voici justement Lalie qui arrive.

La fillette entra, venant du corridor.

Soulevée en l’air tout de suite et mangée de baisers… Tiens… encore… tiens… tiens… sur les yeux, sur le front, sur la cicatrice de la joue, sur les pauvres petits doigts déformés… Apprivoisés ! Mauvaise femme ! vois-tu comment on les apprivoise ?

L’enfant se laisse faire, raide, sans abandon.

— Tu as toujours ton petit collier, ma mignonne ?

— Maman m’en a donné un tout en or, plus beau que le tien.

— Tu ne m’aimes plus, Lalie ?

L’enfant hésite.

— Si, Madeleine.

— On dit « Nêne » !

— Oh ! je peux bien dire « Madeleine » !

Le pauvre cœur bourdonne comme une ruche renversée. Violette sourit toujours et l’on voit ses dents fines.

— Où est Georges ?

— Dans son lit, de l’autre côté… vous savez le chemin.

Déjà Madeleine s’est précipitée.

— Jo ! mon petit Jojo !