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la guerre des boutons


— Toujours est-il que c’est mon père qui dit comme ça, et pour quant à y croire, j’y crois, on ne peut rien faire sans qu’elles ne gueulent comme des poules qu’on plumerait tout vif et pour des choses de rien elles vous foutent des mornifles.

— Oui, c’est vrai, les femmes c’est de la sale engeance !

— C’est-y entendu, oui ou non, qu’on se battra à poil ? répéta Lebrac.

— Il faut voter, exigea Boulot, qui, décidément, ne tenait pas à exhiber la tache de vin dont l’envie maternelle avait décoré son postère.

— Que t’es bête ! mon vieux, fit Tintin, puisqu’on te dit qu’on s’en fout !

— Je ne dis pas, vous autres, mais… les Velrans, si… ils la voyaient… eh bien ! eh bien !… ça m’embêterait, na !

— Voyons, intervint La Crique, essayant d’arranger les choses, une supposition que Boulot garderait le saint frusquin et que nous autres on se battrait ? hein !

— Non, non ! opinèrent certains guerriers qui, intrigués par les révélations de Camus et curieux de l’anatomie de leur camarade, voulaient, de visu, se rendre compte de ce que c’est qu’une envie et tenaient absolument à ce que Boulot se déshabillât comme tout le monde.

— Montre-leur z’y, va, Boulot ! à ces idiots-là,