Page:Pergaud - La Guerre des boutons, 1912.djvu/75

Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE vi

PLAN DE CAMPAGNE


… dans le simple appareil
D’une beauté qu’on vient d’arracher au sommeil.
racine (Britannicus, acte II, sc. ii.)



En s’éveillant le lendemain d’un sommeil de plomb lourd comme la cuvée d’une ivresse, Lebrac s’étira lentement avec des sensations de meurtrissure aux reins et de vide à l’estomac.

Le souvenir de ce qui s’était passé lui revint à l’esprit, comme une bouffée de chaleur vous monte à la tête, et le fit rougir.

Ses vêtements, jetés au pied du lit et ailleurs, n’importe où, n’importe comment, attestaient par leur désordre le trouble profond qui avait présidé au déshabillage de leur propriétaire.

Lebrac songea que la colère paternelle devait être un peu émoussée par une nuit de sommeil ; il jugea de l’heure aux bruits de la maison et de la rue ; les bêtes rentraient de l’abreuvoir, sa mère