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la guerre des boutons


en rentrant : il avait l’air de nous narguer, de se fout’ de nous, parfaitement ! Eh bien, en revenant de Baume il est passé par Velrans avec son père ; ils étaient un peu éméchés, ils se sont arrêtés chez quelqu’un là-bas, je ne sais pas chez qui, mais je parierais tout ce qu’on voudrait que c’est comme ça ; peut-être bien même qu’il s’en est revenu avec des Velrans et alors il leur z’y a dit sûrement, il leur z’y a dit ousqu’était not’cabane.

« Alors l’autre qui n’était pas éclopé s’est amené hier ici avec les moins malades ; et voilà, parbleu, voilà !

— Le cochon ! le traître ! la crapule ! mâchonnait Lebrac ; si c’est vrai, bon Dieu ! gare à sa peau ! je le saigne !

— Si c’est vrai ? Mais c’est sûr comme un et un font « deusse », comme je m’appelle La Crique et que j’ai l’œil noir comme un cul de marmite, pardine !

— Faut le démasquer, alors ! conclut Tintin.

— Allons-nous-en, il n’y a plus rien à faire ici, ça me retourne les sangs et ça me chavire le cœur de voir ça, gémit Camus. On causera bien en s’en allant et il ne faut pas surtout qu’on se doute que nous sommes venus aujourd’hui.

— C’est demain dimanche, reprit-il, on le démasquera bien, on le fera avouer, et alors…

Camus n’acheva pas. Mais son poing fermé, brandi