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la guerre des boutons


— Tiens, fit Camus, sans réfléchir, il leur z-y a montré son derrière, lui aussi. C’est épatant !

— Comment ça se fait-il qu’ils l’aient laissé faire et qu’ils ne l’aient pas repris ? objecta La Crique qui flairait quelque chose de plus grave. C’est louche ! On leur a pourtant appris la façon de s’y prendre.

Lebrac grinça des dents, fronça le nez et fit bouger ses cheveux, signe de perplexité coléreuse.

— Oui, répondit-il à La Crique, il y a sûrement quelque chose de plus.

Tintin se rapprochait, hoquetant, ravalant sa salive, le nez humide des terribles efforts qu’il faisait pour contenir ses larmes. Ce n’était point l’attitude d’un gaillard qui vient de jouer un bon tour à ses ennemis.

Il arrivait aussi vite que le lui permettaient ses souliers délacés. On l’entoura avec sollicitude.

— Ils t’ont fait du mal ! Qui c’est ceusses qui t’ont tapé dessus ! Dis-le, nom de Dieu, qu’on les rechope ceux-là ! C’est encore au moins ce sale Migue la Lune, ce foireux dégoûtant, il est aussi lâche que méchant.

— Ma culotte ! Ma culotte ! heu ! heue ! Ma culotte ! gémit Tintin, se dégonflant un peu dans une crise de sanglots et de larmes.

— Hein ! quoi ! ben on te la recoudra, ta culotte !