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la guerre des boutons


l’odeur propiciatoire à l’acte et qu’elle est entourée d’une cour de galants !

D’ailleurs les gosses accordent à ce spectacle coutumier beaucoup moins d’importance qu’on ne le suppose. Ce qui les amuse là-dedans, c’est le mouvement qui a l’air d’une lutte ou qu’ils assimilent quelquefois, témoin ce récit de Tigibus, à la désustentation intestinale qui suit les repas.

– Y poussait comme quand il a besoin de ch…, disait-il, en parlant de leur gros Turc qui avait couvert la chienne du maire après avoir rossé tous ses rivaux.

Ce que c’était rigolo ! Il s’était tellement baissé pour arriver juste qu’il en était presque sur ses genoux de derrière et il faisait un dos comme la bossue d’Orsans. Et puis quand il a eu assez poussé en la retenant entre ses pattes de devant, eh bien ! il « s’a redressé » et puis, mes vieux, pas moyen de sortir. Ils étaient attachés et la Follette, qui est petite, elle, avait le cul en l’air et ses pattes de derrière ne touchaient plus par terre.

À ce moment-là, le maire est sorti de chez nous :

– Jetez-y de l’eau ! Jetez-y de l’eau ! bon Dieu ! qu’il gueulait. Mais la chienne braillait et Turc qu’est le plus fort la tirait par le derrière, même que ses… affaires étaient toutes retournées.

Vous savez, ça a dû lui faire salement mal à