où est sa fin, là est son intérêt et son bien ; donc le bien de l’animal raisonnable, c’est la société[1]. J’ai, en effet, montré déjà[2] que nous étions nés pour nous associer. N’est-il pas évident que les êtres inférieurs sont faits pour les supérieurs[3], et les supérieurs les uns pour les autres ? Or, les êtres vivants sont supérieurs à ce qui est inanimé et les êtres raisonnables aux êtres vivants.
17
Poursuivre l’impossible est une folie ; or, il est impossible que les méchants n’agissent pas comme tels.
18
Rien n’arrive à personne que la nature ne l’ait mis à même de supporter. Les mêmes accidents arrivent à tel autre qui, soit qu’il ne s’en rende pas compte, soit qu’il veuille faire montre de grandeur d’âme, tient ferme et demeure invulnérable. N’est-il pas étrange que l’ignorance et la vanité soient plus énergiques que la sagesse ?
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Les choses elles-mêmes n’atteignent pas le moins du monde l’âme[4] ; elles n’ont pas d’accès jusqu’à elle ; elles ne peuvent ni la changer ni l’émouvoir ; seule elle se modifie et s’émeut elle-même ; c’est elle qui confère aux accidents extérieurs un caractère en conformité avec le jugement qu’elle porte sur elle-même.
20
À un certain point de vue, les hommes nous touchent de très près, en tant que nous devons leur faire du bien et les supporter ; mais en tant que certains d’entre eux s’opposent à notre œuvre propre, les hommes entrent pour nous dans la