Page:Pensées de Marc-Aurèle, trad. Couat.djvu/261

Cette page n’a pas encore été corrigée

titude de corps individuels. L’âme est une, bien qu’elle se divise entre des natures innombrables par autant de déterminations. L’âme raisonnable est une, bien qu’elle paraisse également divisée. Dans les choses que je viens d’énumérer, tout ce qui n’est pas la pensée, par exemple le souffle et la matière inerte, est dépourvu de sentiment, et étranger aux parties semblables, bien que celles-ci rentrent dans la même unité, et que la pesanteur les entraîne dans le même


i. [Couat : « qui s’en approprient chacun une partie. » — Sur le sens des mots îSi’u>; noiôv, cf. supra IX, 25, en note.]

2. [Sur le sens propre des mots « âme » et « nature », cf. supra VI, i4, 2’ note. — Sur l’opposition de IV âme» à l’« âme raisonnable», III, 16, i" note, reportée à l’Appendice. — Voir supra IX, 8, un développement analogue.]

3. [Couat : «où elle prend une figure déterminée. »]

!i. [Couat: «Dans les choses que je viens d’énumérer, toutes les autres parties, telles que le souffle et ce qui le supporte, sont dépourvues de sentiment et sans relations les unes avec les autres, bien que maintenues ensemble par l’intelligenceet par l’action de la pesanteur. » — Voir les notes suivantes.]

5. [Les murs, les montagnes et choses semblables, — les corps, — la « nature » propre de chaque chose, — enfin les diverses âmes raisonnables dont la phrase précédente éveille l’idée, sans l’exprimer, — voilà ce que semblent représenter les mots Twv eipriuivwv. Comme, en fait, le corps, la nature, l’âme raisonnable ne sont jamais que les éléments ou les parties d’un être, il est difficile de ne pas faire équivaloir Tà... aXXa |iéprç Twv eipï||iévwv à Tà... aXXoi Twv eipr,|j,évwv |iepùv, c’est-à-dire de ne pas considérer Tùv eîpii|jiv<ov comme un génitif partitif. Peut-être aussi tôiv eîpy)uivwv représente-t-il çù;, Ou<tiï, ipujfrç, et aurait-on le droit d’entendre à la lettre par les premiers mots de la phrase en question « les diverses parties de la lumière unique, de la matière unique et de l’âme unique», à l’exclusion de celles de l’« unique raison». Mais on reconnaîtra qu’en ce cas il eût été plus simple et plus clair, d’écrire Tà... u-éprç Twv Axj.gjv eîpr,ijivi»v que Tà... aXXoi |lipr, Tà>v eipy)uévu>v.]

6. [Sur le sens du mot .jnax.el\ivioi, cf. supra, p. io5, note 2.]

7- [’AvaiaOr,TO; a ici le même sens qu’à la pensée X, 8 : Tà yàp ëTi ToioûTOv sîvai,... Xi’av èaTiv àvaiaO^Tou xài çiXo’^û^ou. L’attribution constante, dans les Pensées (supra V, 26, avant-dernière note), de la sensation au « corps » ou au « souffle » empêchait de traduire ici àvaiaOr,TO; par « insensible ».]

8. [J’ai ajouté dans la traduction le mot « semblables », qui n’est pas exprimé en grec, pour préciser le sens de ce passage. Si l’on peut être embarrassé (voir trois notes plus haut) pour expliquer isolément les mots |<ipi; et eîpr,|iêvwv, l’expression Tà â’XXa |iépr, Tàiv sîpri|iévwv est en somme assez nette, grâce aux exemples qui suivent (nveû|iaTa xoù ùnoxei|ieva). De quelque manière qu’on en rende compte, il ne me semble pas douteux qu’il faille entendre par les mots Tà aXXa |jipr, xTX. les parties de matière inerte et les souffles qui entrent dans la composition des êtres ou des choses. Ce sont ces parties de matière et ces souffles qui sont, nous dit Marc-Aurèle, «étrangers les uns aux autres.» Or ceci peut s’entendre de deux façons: ou bien, l’auteur a voulu dire que dans le même vivant le souffle est sans rapports avec le corps; ou bien que le souffle de Dion est aussi étranger au souffle de Théon que le corps de Platon est indépendant du corps d’Euripide. De ces deux explications, une seule est d’accord avec la doctrine de Marc-Aurèle, avec le bon sens et avec le contexte. Il est sûr qu’ici àvoixei’wTaTa àXX^Xoi; s’oppose à ini Tô à|iôj?uXov Tei’veTai qu’on rencontrera dans la dernière phrase.]

9. [Le texte des manuscrits, xàxeîva Tôv Vojv auié-/ei, est absurde. M. Couat avait admis la correction de Gataker, Ti> vooûv. La lecture plus récente de M. Rendall, Tà êvoûv, que j’ai traduite, rappelle très heureusement à la fin de la pensée l’idée exprimée au début de chacune des quatre première? phrases par les mots ;v et |«’a. —