Page:Pensées de Marc-Aurèle, trad. Couat.djvu/233

Cette page n’a pas encore été corrigée

propre jugement, et non d’une simple obstination, comme chez les chrétiens ; qu’elle se décide après réflexion, avec gravité, de manière à pouvoir en persuader d’autres, et sans étalage tragique.

4

Ai-je agi conformément aux principes de la solidarité ? Je me suis donc rendu service. Que cette pensée soit toujours présente à ton esprit, ne la quitte jamais.

5

Quel est ton art ? D’être homme de bien. Est-il un meilleur moyen d’y parvenir que d’avoir des principes, concernant les uns la nature universelle, et les autres la constitution propre de l’homme ?

6

Les premières pièces représentées furent des tragédies qui rappelaient aux spectateurs les accidents de la vie, en leur


à l’article qui suit immédiatement célui-ci, on ne la relève pas dans les autres passages des Pensées où îva a perdu le sens final (VIII, 28: én è|ioi ’ èativîva...; VIII, 32 : xwXûeiv îva...; VIII, 34: itii tw âvOpwira ènoir,aev à Oeô; îva...). Ce n’est pas, à mon sens, une raison suffisante de suspecter ce texte, et de corriger, comme l’a tenté M. Rendall, celui de la pensée suivante. Des deux phrases qui la terminent: Toùto îva àei npôyjeipov ànavTâ’ xai |ir,Sa|iô0 naiou, l’éditeur anglais n’en fait qu’une, en supprimant xcft, et prétend rattacher ainsi îva à naûou. Il ne s’avise pas que le pléonasme d’&ei et de |ir,Sa|ioû naûou dans la même phrase est intolérable. Dans cet îva... ëp^r,TOu et cet îva... ànavTâ qui se suivent de si près, comme dans les emplois non classiques de îva au livre VIII, je reconnais, pour ma part, sinon les premiers débuts (car il faudrait remonter jusqu’à Polybe), du moins encore les débuts d’une construction qui était appelée à une singulière fortune, puisqu’en grec moderne l’infinitif est partout remplacé par va (c’est-à-dire îva) suivi du subjonctif.]

i. [Pline le Jeune (lettre à Trajan) avait porté le même jugement sur les martyrs.]

2. [Cf. supra III, 5, 2" note; III, 7, 3" note. L’étalage tragique n’est pas la forme du vrai courage.]

3. [Cf. supra VII, i3, derniers mots.]

4. [Cf. la note 2 à la pensée précédente.]

5. [Couat: « ton métier. »— Cf. supra IV, 3i et la note. Cf. encore Sénèque (ad Lucilium, 90, fin): ars est bonum fieri.]

6. [Couat: «comment peut-on y arriver, autrement qu’en méditant sur... et sur...?» — Cf. supra IV, 2, note finale. M. Couat avait admis la conjecture de Coraï: iiâ; aM,w;... r\, au lieu de nw; xaXw;... r\... Est-elle bien nécessaire?]

7. [Couat: «la condition particulière de l’homme.» — Sur les rapports de la « nature» et de la « constitution », cf. supro VI, 44, dernière note; sur les rapports de notre nature et de la nature, supra V, 3, dernière note.]

8. [Couat: «les événements historiques.» — Marc-Aurèle a écrit <ru|iëaivôvTwv, au présent.]