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LIVRE XII, § XIV.
volontaires. En résumé, ne s’en prendre jamais à personne[1].
XIII
C’est être bien ridicule, ou étrangement inexpérimenté, que de s’étonner de quoi que ce soit dans la vie[2] !
XIV
Ou il n’y a dans le monde qu’une nécessité aveugle[3] et un arrangement d’où l’homme peut sortir ; ou bien, il y a une Providence miséricordieuse[4] ; ou enfin, il n’y a qu’une confusion infinie[5], sans cause supérieure. Si c’est une nécessité insurmontable, à quoi bon luttes-tu contre elle ?
- ↑ Ne s’en prendre jamais à personne. C’est l’absolue résignation, qui n’est pas sans danger, si elle mène à l’indifférence absolue.
- ↑ Que de s’étonner de quoi que ce soit dans la vie. C’est le Nil mirari de la sagesse antique. Si l’âme est énergiquement préparée à tout, y compris la mort même, elle n’a à s’étonner de rien, parce qu’elle ne craint rien. La résolution morale fait ici plus encore que l’expérience ; les leçons de la philosophie sont plus puissantes que la pratique, si on les comprend bien et si on les accepte dans toute leur étendue.
- ↑ Une nécessité aveugle. C’est le destin, dans le sens où l’avait entendu l’antiquité, jusqu’aux temps d’Anaxagore, de Socrate et de Platon.
- ↑ Une Providence miséricordieuse. C’est la croyance du Stoïcisme, au temps de Marc-Aurèle, et surtout celle de Marc-Aurèle lui-même.
- ↑ Une confusion infinie. C’est
liv. VII, § 22.