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LIVRE XII, § X.

choses dépend uniquement de l’idée qu’on s’en forme.

IX

Dans l’usage qu’on fait des principes par lesquels on se guide, il faut ressembler à l’athlète exercé à tous les genres de luttes[1] plutôt qu’au gladiateur, qui ne connaît qu’une seule manière de combattre[2]. Le gladiateur, une fois qu’il a perdu le glaive qu’il tient, n’a plus qu’à mourir, tandis que l’athlète du Pancrace a toujours ses mains à sa disposition, et il n’a qu’à les manœuvrer énergiquement.

X

Voir ce que les choses sont dans leur réalité, en y distinguant leur matière, leur cause[3] et leurs conséquences.

  1. Exercé à tous les genres de luttes. C’est le Pancrace, espèce de lutte où les adversaires, n’ayant que leurs poings, ne pouvaient perdre ces armes naturelles, et s’en servaient jusqu’à la fin du combat.
  2. Qui ne connaît qu’une seule manière de combattre. C’est la paraphrase du mot dont se sert le texte.
  3. Leur matière, leur cause. Voir plus haut, liv. VII, § 54, et passim.