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PENSÉES DE MARC-AURÈLE.

XXX

« Vil esclave, tais-toi ; tu n’as pas la parole[1]. »

XXXI

« Mon cœur en a souri dans sa profonde joie[2]. »

XXXII

« Poursuivant la vertu de reproches amers[3]. »

XXXIII

Vouloir des figues en hiver, c’est folie[4] ; mais il

    leçons, en s’appuyant sur l’observation, et de la nature de l’homme, et des circonstances où il vit.

  1. Vil esclave, tais-toi ; tu n’as pas la parole. On ne sait de qui est ce vers. Il est probable que Marc-Aurèle l’applique au corps, qui doit obéir à la raison, comme l’esclave doit obéir à son maître.
  2. Mon cœur en a souri. Homère, Odyssée, chant XI, vers 413. On ne voit pas à quoi s’applique ce souvenir poétique ; Marc-Aurèle l’avait noté sans doute pour en tirer quelque conséquence morale, que la mort l’aura empêché d’écrire.
  3. Poursuivant la vertu de reproches amers. On ignore de qui est ce vers ; et l’on ne voit pas à qui Marc-Aurèle voulait en faire application. Brutus, avant de se tuer, après sa défaite de Philippes, avait semblé douter de la vertu, dans le mot célèbre qu’on lui prête.
  4. Vouloir des figues en hiver, c’est folie. La pensée est d’Épictète ; mais ce ne sont pas ses expressions textuelles. Voir