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PENSÉES DE MARC-AURÈLE.

XXVI

Les lois écrites d’Éphèse[1] contenaient la recommandation de toujours entretenir avec soin la mémoire de ceux qui, dans les temps passés, s’étaient signalés par leur vertu.

XXVII

Les Pythagoriciens[2] nous conseillent de lever les yeux au ciel, dès le point du jour[3], pour réveiller en nous la pensée de ces grands corps, qui parcourent éternellement la même carrière, et qui remplissent leurs fonctions avec une régularité parfaite. C’est se rappeler en même temps[4] la

  1. Les lois écrites d’Éphèse. C’est le seul témoignage de l’antiquité sur ce point assez curieux. On a proposé pour ce passage de Marc-Aurèle des variantes, qui en modifieraient beaucoup le sens, mais qui ne s’appuient sur aucun manuscrit.
  2. Les Pythagoriciens. Il est à regretter que Marc-Aurèle ne désigne pas nommément les philosophes auxquels il fait allusion.
  3. Dès le point du jour. C’est une sorte de prière matinale.
  4. C’est se rappeler en même temps. Je préfère ce sens, bien qu’on puisse rapporter aux astres l’idée de pureté et de nudité, comme l’ont entendu plusieurs traducteurs. Sénèque, Consolation à Marcia, ch. XVIII, a dit : « Suppose qu’au jour de ta naissance, je sois appelé pour te donner des conseils. Tu vas entrer dans la cité commune des Dieux et des hommes, qui embrasse tout, qui est soumise à des lois immuables et éternelles, où dans leurs révolutions les astres accomplissent