server une satisfaction intime qui ne se montre pas, mais qui ne se cache pas non plus. Quand sentiras-tu le plaisir d’être simple, le plaisir d’être grave, le plaisir de connaître chaque chose, en connaissant ce que cette chose est dans son essence[1], la place qu’elle occupe dans le monde, la durée que la nature lui accorde, les éléments dont elle est composée, les êtres à qui elle peut appartenir, et ceux qui peuvent, ou nous la procurer, ou nous la ravir ?
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Une araignée est toute fière d’avoir pris une mouche ; tel chasseur est tout fier d’avoir pris un lièvre ; tel pêcheur d’avoir pris une sardine dans son filet ; tel autre d’avoir pris des sangliers ; tel autre encore, des ours ; tel autre, enfin, des Sarmates[2]. À ne considérer que les principes, ne
- ↑ Cette chose est dans son essence. C’est-à-dire indépendamment des idées personnelles que nous pouvons ajouter à la nature même de la chose. Voir des exemples plus haut, liv. VI, § 13.
- ↑ Une mouche… un lièvre… des Sarmates. Dans la bouche d’un empereur faisant la guerre aux Barbares, l’épigramme est sanglante. Le trait est-il aussi vrai qu’il est vif ? Malheureusement la guerre n’est bien souvent qu’un brigandage, surtout quand elle se prolonge un peu. Au début, elle peut servir un
sel, dont chacun de nous fait partie.