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LIVRE V, § XXV.
XXIV
Pense à la totalité de l’être[1], dont tu n’es qu’une si faible portion ; à la totalité du temps, dont un intervalle si étroit et si imperceptible t’a été accordé. Songe à la destinée tout entière, dont tu es une part. Et quelle part !
XXV
Un autre commet une faute[2] ; que m’importe à moi ? C’est à lui de voir[3] ; il a son organisation propre, il a son activité individuelle. Quant à
- ↑ Pense à la totalité de l’être. Suite des pensées du paragraphe précédent. Celle-ci est tout à fait digne de Pascal ; elle a toute la grandeur de ses propres tristesses sans en avoir l’amertume. C’est la situation de l’homme dans toute sa vérité, exposée simplement, sans exagération ni dans un sens ni dans l’autre. Marc-Aurèle pense comme Pascal ; mais il ne se désole pas comme lui. L’âme est plus saine, si le génie est moins grand. Voir plus haut, liv. II, § 12 ; et plus loin, liv. XII, § 32, où les mêmes idées sont éloquemment développées.
- ↑ Un autre commet une faute. La pensée n’est peut-être pas exprimée assez clairement. Je n’ai pas voulu la préciser davantage, de peur de l’altérer.
- ↑ C’est à lui de voir. Le texte présente cette indécision.
nous prête, qui ne doit pas demeurer dans les mêmes mains et qui doit être éternellement dans le commerce. Elle en a besoin pour d’autres formes ; elle le redemande pour d’autres ouvrages. » Sermon sur la Mort.