but véritable de l’homme ; car ce n’est pas là non plus que se rencontre le bien, qui est la perfection même de ce but. Ajoutez que, si les choses de cet ordre appartenaient réellement à l’homme, il ne pourrait pas appartenir à l’homme de les dédaigner, et même de s’en détacher ; l’homme ne serait pas digne de louange, comme il l’est, quand il s’exerce à savoir s’en passer. Celui qui, pour une des choses de cette espèce[1], s’impose des privations personnelles, ne serait pas un homme de bien, si ces choses-là étaient des biens véritables. Mais à cet égard, plus on se retranche à soi-même de ces prétendus biens et de tout ce qui leur ressemble, ou même plus on s’en laisse volontairement retrancher quelque chose par les autres, plus on a de vertu[2].
XVI
Telles seront les pensées que tu nourriras habituellement[3], tel aussi sera ton esprit ; car
- ↑ Des choses de cette espèce. Richesse, santé, force, gloire, etc.
- ↑ Plus on a de vertu. En effet la vertu consiste surtout dans la résistance de l’âme aux exigences de la matière et du corps.
- ↑ Les pensées que tu nourriras habituellement. De là, la nécessité d’écarter de l’âme, autant qu’on le peut, toutes les
plus claire et plus pratique.