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LIVRE IV, § XXXVIII.

dans une matrice, sans te douter que c’est là une opinion des plus grossières[1].

XXXVII

Tu seras mort dans quelques instants[2] ; et tu n’as pas su encore, ni simplifier ta vie, ni assurer ta tranquillité, ni te débarrasser de cette fausse opinion que les choses du dehors peuvent te nuire[3], ni être bienveillant envers tout le monde, ni apprendre que la sagesse ne consiste que dans la justice.

XXXVIII

Examine avec soin les principes qui conduisent l’âme des sages[4], et rends-toi compte de ce qu’ils évitent et de ce qu’ils recherchent.

  1. Une opinion des plus grossières. Et qui est toute matérialiste.
  2. Tu seras mort dans quelques instants. Voir plus haut, liv. II, §§ i, iv, v, et passim.
  3. Les choses du dehors peuvent te nuire. Les choses du dehors ne peuvent nuire à l’homme proprement dit, à l’être raisonnable ; elles n’atteignent que l’être sensible et son corps. À cet égard, le stoïcien est aussi spiritualiste qu’il est possible de l’être. Voir un peu plus bas, § 39.
  4. L’âme des sages. Que tu as auprès de toi et qui agissent sous tes yeux, sans t’occuper plus qu’il ne faut des conseils, d’ailleurs excellents, que les philosophes ont déposés dans leurs écrits. Le sens de la présente maxime est tout pratique.