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ésotérique. Ne nous étonnons pas que ces trois sens se fassent réciproquement tort, et que le premier lui-même, obscurci par la préoccupation des deux autres, ne soit pas facile à saisir.

Nous devinons en Mallarmé une sorte de génie confus qu’opprima et martyrisa sa baroque poétique. Et nous voudrions bien l’admirer. Seulement notre admiration ne sait pas à quoi se prendre. Il est peu probable que rien demeure de son œuvre. Reconnu comme leur maître par les jeunes poètes de la dernière partie du siècle, cela suffira du moins pour que sa mémoire ne soit pas ouLiliée.


Ainsi que Mallarmé, Paul Verlaine subit tout d’abord l’influence de Baudelaire, qu’il imite visiblement dans ses premières pièces en affectant une précoce dépravation. Vers l’âge de vingt ans, il se lia avec les parnassiens, fréquenta, le samedi, chez Leconte de Lisle, le jeudi, chez Théodore de Banville, et apprit à leur école les secrets de son art. Nous trouvons le disciple de Leconte de Lisle dans les Poèmes saturniens, où il se vante de « ciseler les mots comme des coupes » et de « faire des vers émus très froidement », où il proclame que l’Art ne consiste pas à « éparpiller son âme », et, apostrophant les élégiaques transis, leur demande d’un air de triomphe :


Est-elle en marbre ou non, la Vénus de Milo ?


C’est de Banville que procède plutôt son second recueil, les Fêtes galantes, où il s’amuse à des fantai-