Page:Pelletier - Oeuvres diverses.pdf/23

Cette page n’a pas encore été corrigée

nité. À la vie de femelle féconde, de nourrice, elles ont préféré la vie mondaine, plus intéressante, malgré sa frivolité ; on les a blâmées. Déjà Rousseau conseillait aux nobles dames de son temps d’allaiter leurs enfants pour revenir à la nature, c’est-à-dire à la servitude. Mais dans toutes ces critiques, il y a plus de littérature que de sentiment véritable. Le bourgeois le plus repopulateur préfère sa compagne sous les traits d’une mondaine élégante et cultivée que sous l’aspect d’une mère gigogne.

Le malthusianisme permet de porter remède, dans une certaine mesure, au malheur d’être femme. En restreignant la maternité, il permet à la femme de cultiver son esprit, de vivre sa vie d’individu et de rester plus longtemps jeune.

Alors que la femme sauvage et inculte ne vit que pour enfanter, c’est le triomphe de la civilisation de permettre à la femme en l’affranchissant en partie de la maternité, de devenir un individu intelligent et libre.