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fluences l’individu est passagèrement supérieur à ce qu’il est à l’état sain. Tel savant, par exemple, fait une découverte sous l’influence du café ; il est des musiciens qui ne peuvent composer que lorsqu’ils ont pris du haschich.

C’est le cerveau qui est intoxiqué, répondraient les spiritualistes et comme tel il trouble l’âme. Je le veux bien, mais encore une fois, c’est l’existence de l’âme qu’il faudrait démontrer.


II

La vie future est grandement désirable. Les morts que nous apprenons nous plongent toujours dans la stupeur ; surtout lorsqu’elles frappent des personnes en pleine force intellectuelle. Comment ne peut-il rien rester d’une puissante intelligence ? ce saut brusque de la conscience au néant semble contredire le processus habituel des lois de la nature.

Mais essayons d’imaginer ce que serait l’univers si les âmes étaient immortelles.

D’abord, il serait arbitraire de restreindre à l’humanité le bénéfice de cette immortalité. L’homme est plus intelligent que les animaux ; mais c’est un animal. Les mammifères, par la disposition et la structure de leurs appareils et organes, nous ressemblent singulièrement. Il faut être un anatomiste pour distinguer un cœur de mouton d’un cœur humain. Comme nous, les singes, les chiens, les chats connaissent l’affection et il sont jaloux tout comme les hommes. Évidemment, entre Newton et un caniche la différence semble infinie ; mais elle est beaucoup moins grande entre le même caniche et un homme sauvage dont la vie est tout à fait animale.

Si nous avons une âme, les bêtes en ont donc une et