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Dépopulation et Civilisation


Les classes dirigeantes prétendent que la dépopulation ou plutôt la restriction volontaire des naissances est un fléau social ; elles la stigmatisent comme la marque de la dégénérescence d’un peuple.

Dans maints écrits les hommes des partis qui défendent les intérêts de ces classes demandent au gouvernement d’obliger les ménages à avoir beaucoup d’enfants, de punir l’avortement, de réprimer la propagande néomalthusienne, etc…[1]

La guerre dont nous sortons, donnant une force nouvelle aux idées rétrogrades, le néomalthusianisme qui avait réussi à se faire reconnaître par tous les hommes d’esprit ouvert est redevenu subversif. Les idées que Malthus, Stuart Mill, Drysdale défendaient à la fin du dix-huitième siècle et au cours du dix-neuvième se retrouvent être encore ujourd’hui des opinions d’avant-garde ; la vérité qu’on n’ose pas dire, crainte de choquer.

Tout, en réprouvant, en paroles, la restriction volontaire

  1. Bertillon, La Dépopulation de la France