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Pas le moindre esprit combatif dans cet acte. Le plus souvent l’imprimeur, le coiffeur, le teinturier foudres de guerre, déjà un peu atteints par l’âge échouaient comme gardes-voie et coulaient des jours tranquilles.

Depuis l’époque de l’arc et des flèches, l’homme a désappris la guerre.

Durant les siècles de la période monarchique, la guerre était faite par des armées de métier. Le travail était encore peu organisé, à qui n’avait rien, gagner sa vie était difficile. Quand on était jeune et fort, on se faisait soldat pour trouver à subsister.

La guerre alors pouvait être désirée ; c’était une occasion de ripailles.

    Dans le service de l’Autriche
    Le militaire n’est pas riche.

La guerre le payait, comme dit la chanson, on y pouvait piller, se saouler, violer impunément.

Ces hommes pouvaient aimer le combat pour lui-même, surtout ils affirmaient l’aimer, c’était une affaire de gloriole, on se faisait un point d’honneur d’être brave. Des raisons de la guerre qu’ils faisaient, ces hommes ne savaient rien, on les y menait comme un bétail. C’est une chose, au reste, qui a peu changé avec les temps.

Chez les chefs qui appartenaient à la noblesse, l’amour de la guerre était plus personnel. Toutes les histoires de chevalerie, la mystique de l’honneur guerrier se rapportent toujours à des nobles. Ils désirent la guerre pour y briller, pour y conquérir des grades, des honneurs et aussi des profits matériels. C’est avec l’épée qu’ils gagnent leurs châteaux, leurs immenses propriétés, leurs vaisselles d’argent, les vêtements de