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nos colonies, et conduit la France au bord de la plus affreuse banqueroute. Il fallait surtout que les idées mûrissent. La Révolution vint à temps. Le pays put se relever.

Un des premiers soins du ministre Turgot, qui précéda de quelques années la Constituante dans la voie des réformes, et de la Constituante après lui, fut d’abolir les corporations, qui ne répondaient plus depuis des siècles qu’à des souvenirs de servitude, d’exploitation et de misère. Il a fallu longtemps pour que l’impopularité de l’idée corporative disparût. La Révolution ne fit que des citoyens libres, mais isolés, dans un État puissant. La tradition et la centralisation monarchiques pesèrent sur elle, à son insu.

Les temps sont venus où l’on a compris que le danger n’est pas dans la corporation en elle-même, mais dans la corporation tombant entre les mains de l’État.