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rance un perfectionnement indéfini. Nous croyons que cet instinct a été donné à l’homme pour une double fin : d’abord comme une impulsion divine à travailler, pendant qu’il vit, à son perfectionnement individuel, perfectionnement dont le but sera atteint par lui dans un autre monde. En second lieu, nous croyons que Dieu a donné cet instinct du perfectionnement indéfini à l’homme comme une impulsion au dévouement méritoire que nous devons tous à notre race, à notre famille, à notre pays, à l’humanité. L’égoïste est né pour lui seul, l’homme collectif est né pour ses semblables. Se dévouer au perfectionnement relatif ou absolu, limité ou illimité, fini ou infini, local ou universel, viager ou éternel de ses semblables, c’est donc le devoir, c’est donc la vertu.

» La société humaine ne vit que des sacrifices de ses membres au bien général. Mais qui se sacrifierait si on croyait le sacrifice inutile ? Il fallait donc que l’homme eût cet instinct de l’utilité et de la sainteté de son sacrifice ; seulement, quelques-uns croient se sacrifier à un perfectionnement et à un bonheur indéfinis sur la terre, quelques autres croient se sacrifier à un perfectionnement relatif local et temporaire ici-bas. C’est là le secret de cet instinct qui nous travaille pour l’amélioration de notre espèce, instinct illusoire chez les uns, réel chez les autres, méritoire chez tous. »

Ainsi, lorsque la voix du cœur parle, en vous, d’inspiration, d’abondance, le songe du progrès, même