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XIII

Et d’abord constatons en fait que si les anciens ont eu des idées, nous les avons comme eux, puisqu’ils nous les ont léguées. Ce qu’ils ont su, nous le savons ; ce qu’ils ont dit, nous pouvons le redire. Nous possédons la même richesse qu’eux sous le rapport de la science, sans nous donner d’autre peine que de naître après eux et de recueillir leur héritage. Il y a là, au premier coup d’œil, supériorité du présent sur le passé et présomption de progrès ; car du moment que nous, les derniers venus, nous n’avons plus à faire ce que nos aînés ont fait, à découvrir ce qu’ils ont découvert, nous avons pleine facilité, à moins de perdre notre titre d’hommes et de cesser de penser par nous-mêmes, pour procéder à de nouvelles découvertes et à de nouvelles connaissances. Cherchons donc si nous avons ajoute au patrimoine de nos pères ou si nous vivons simplement sur leur capital. Confrontons de