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les dépositions des maires, des chefs de l'armée et des agents de la police.

On sait quelle importance la garde nationale avait prise pendant le siège ; la vie privée et publique avait subi profondément l’influence des relations et des habitudes qu’elle créait ; le groupement de la population par bataillon, par compagnie, était entré dans les mœurs ; pour présenter ses réclamations, comme pour examiner les candidats aux fonctions municipales ou à la députation, on nommait des délégués de compagnie. Quand les élections générales, les négociations pour la paix, les premières séances de l’Assemblée, mirent le comble à l’émotion publique, le mouvement de l’opinion trouva là un cadre tout préparé ; on chercha, de divers côtés, à se concerter entre délégués de bataillons différents.

Une des plus obscures parmi les réunions qui firent cette tentative, fut celle qui, le 15 février, à Tivoli-Vauxhall, jeta les bases du comité central. Elle annonça le but assez vague « de préciser et de prescrire, d’exprimer et de défendre les droits des citoyens, d’établir et de fortifier les liens de solidarité et d’union qui doivent faire de la milice citoyenne la seule force nationale ». La seule pensée nette qui parut dans les premiers documents était une pensée électorale. En effet, à l’époque où eut lieu la première réunion, le vote n’était pas encore entièrement dépouillé ; on sait que cette opération dura pendant de longues journées : tout le monde croyait, en présence de l’éparpillement des voix, qu’un second tour de scrutin serait nécessaire. Les fondateurs du comité central semblaient avoir pour idée fixe de combattre les candidatures des « avocats » et des « journalistes ». En effet, quelques