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nements aussi graves, aussi mêlés encore à la politique actuelle, que ceux de la guerre civile de 1871. Toutes les bases manquent pour les discussions qui touchent à des faits que presque tout le monde travestit très sincèrement suivant ses passions d’autrefois. Il est nécessaire que l’histoire de cette époque soit refaite conformément à la vérité.

Est-il besoin d’avertir que je n’ai pas eu la prétention d’entreprendre une si lourde tâche dans ce court ouvrage ? — J’ai seulement essayé de réfuter les erreurs les plus graves, et d’établir quelques idées générales sur la nature et la marche des événements. Il ne s’agit ici que d’une discussion de faits. Je ne tente ni une accusation, ni une réhabilitation de la Commune : j’ai cherché seulement à résumer et à enchaîner dans leur ensemble véritable, des notions exactes.

Décidé à me tenir dans ces limites rigoureuses, je n’ai voulu me servir que des faits qui sont incontestés, ou de ceux que je trouvais dans des documents qui ne peuvent être suspects pour personne. J’ai puisé presque exclusivement dans l’enquête parlementaire du 18 Mars. Chose singulière ! cette enquête dirigée par les hommes les plus passionnés que l’Assemblée du jour de malheur ait trouvés dans son sein (M. Daru la présidait, c’est tout dire), suffit pour détruire les erreurs répandues sur les événements de 1871, erreurs qui n’ont jamais été exprimées pourtant, en termes si invraisemblables, que dans les rapports rédigés au nom de la commission d’enquête elle-même. C’est à croire qu’aucun des rapporteurs n’avait ni lu ni parcouru les pièces justificatives qu’il publiait.