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la Commune ; l’un d’eux avait été se ranger, au mois de mars, dans le corps de volontaires qui s’était réuni autour des députés, des maires, de l’amiral Saisset, pour combattre le comité central. Un troisième témoin était infirmier à l’ambulance : il y était entré pour ne point servir l’insurrection. Enfin, le docteur Robinet, qui m’a communiqué, avec une extrême obligeance, les très précieux documents qu’il a recueillis sur la semaine de Mai, m’a fourni trois relations manuscrites de blessés soignés à l’ambulance. Ce qui suit est donc affirmé par six témoins oculaires : médecins, infirmier et malades.

Voici ce qui s’est passé.

On se rappelle qu’une ambulance était installée, dès le premier siège, dans les baraquements établis sur l’emplacement de l’ancienne pépinière du Luxembourg. Pendant la bataille dans Paris, les fédérés avertirent les médecins que la poudrière voisine sauterait : les malades et les blessés furent transportés en conséquence au séminaire Saint-Sulpice, alors inoccupé. Il n’y avait là qu’un capitaine fédéré, nommé Planchet, habitant une chambre sur laquelle étaient écrits ces mots : « Capitaine commandant le casernement. » Il était chargé, en réalité de la garde des scellés apposés sur les chambres où l’on avait placé les objets saisis appartenant à l’église. On m’assure qu’il avait rendu au clergé de Saint-Sulpice tous les services qu’il avait pu lui rendre.

L’ambulance s’installa donc au séminaire. Cette ambulance était une succursale du Val-de-Grâce : son officier d’administration, son pharmacien en chef, son aide-pharmacien, appartenaient à l’armée active. Elle comptait alors environ deux cents malades et blessés de toutes sortes ; il y avait là des fiévreux, un poitrinaire