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V

LUNDI 22, MARDI 23 MAI

L’armée n’avait qu’à pousser en avant, la Commune, surprise, ne pouvait résister nulle part. Une marche hardie aurait donné aux troupes une victoire à peine disputée et prévenu les horreurs qui marquèrent la défaite de l’insurrection. Tous les témoins de la lutte sont d’accord sur ce point. M. Maxime Ducamp le constate comme M. Lissagaray, M. L. Fiaux comme M. A. Arnould.

On assure que certains chefs de corps ont énergiquement demandé cette marche rapide, qui aurait épargné tant de malheurs. On cite particulièrement le général Clinchant. On ajoute que le commandant en chef a repoussé leurs avis avec une inflexible obstination. Quoi qu’il en soit, l’opération fut conduite avec une incroyable lenteur et d’une façon bien digne des états-majors éprouvés dans la guerre franco-allemande. Un détail en donnera l’idée. Aussitôt après leur entrée dans Paris par la porte de Saint-Cloud, les divers corps d’armée, naturellement, rayonnèrent dans toutes les directions : ils furent si bien dirigés, que deux d’entre eux, se trompant de route, se retrouvèrent nez à nez, s’emmêlèrent et bouchèrent le passage. C’est M. Vinoy qui, dans son livre (l’Armistice et la Commune), nous fournit charitablement ce détail sur deux de ses collègues.

« Bientôt, un peu détournées de leur marche directe