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à un cadavre près, le nombre de morts de la semaine. Il n’a jamais fait preuve d’une plus audacieuse fantaisie. Le lecteur se rappelle la boucherie que nous avons racontée, la façon dont tous les témoins, même versaillais, parlent des rues et des maisons encombrées de cadavres. Savez-vous quel fut, d’après M. Ducamp, le chiffre total et des fusillés et des hommes tués des deux parts pendant le combat ? — Six mille six cent soixante-sept en tout. — Pas un de plus, pas un de moins.

M. Maxime Ducamp procède ainsi :

Il a demandé à l’administration le chiffre des enterrements dans les divers cimetières de Paris pendant la semaine de Mai. L’administration s’est empressée de lui donner les chiffres suivants :

Cimetière de l’Est (Père-Lachaise), 878 ; — du Nord (Montmartre), 783 ; — du Sud (Montparnasse), 1,634 ; — Auteuil, 68 ; — Batignolles, 14 ; Belleville, 11 ; — Bercy, 425 ; — Charonne, 134 ; — Ivry, 650 ; — Grenelle, 30 ; — Marcadet, 185 ; — Saint-Vincent, 6 ; — La Villette, 13 ; — Passy, 350 ; — Vaugirard, 141. — La Morgue, en outre, a envoyé 47 corps au Champs-des-Navets. — Soit, 5,339 morts.

D’autres cadavres avaient été enterrés sur place dans les rues ; les quatre-vingts commissaires de police, les vingt officiers de paix ont fait une enquête sur ces ensevelissements et ont découvert ainsi 4,328 corps répartis entre 48 emplacements ; 764 ont été portés dans les carrières d’Amérique, 574 dans les cimetières les plus proches.

Total : 6,667.

Quant aux officiers supérieurs qui évaluaient le massacre à dix-sept mille morts, ce sont sans doute des fédérés déguisés qui se sont glissés dans les hauts grades de l’armée.