Page:Pelletan - La Semaine de Mai.djvu/383

Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’il vient de recevoir du rapporteur près le 3e conseil de guerre, séant à Versailles, une lettre qui l’informe que le nommé Amouroux, ouvrier chapelier, l’un des délégués de la Commune de Paris, lors des événements insurrectionnels dont Marseille a été théâtre en mars et avril derniers, aurait été arrêté sur un ponton de Brest. Cet individu serait l’objet d’une instruction judiciaire à Versailles.

» Le 27 mars, le nommé Amouroux vint à Marseille en compagnie des sieurs Landeck et May en qualité de délégué de la Commune révolutionnaire de Paris, et à partir de ce moment il prenait une part active à tous les actes de la commission insurrectionnelle qui siégeait à la préfecture.

» Le 4 avril, l’insurrection ayant été vaincue, Amouroux est parvenu à prendre la fuite dans la direction de Paris. Dès le lendemain, il était l’objet d’un mandat d’amener ; mais jusqu’à présent on n’avait pu retrouver sa trace.

J’ignore pour quelle accusation Amouroux doit être traduit devant le conseil de guerre de Versailles : je ne crois pas cependant qu’elle puisse avoir la gravité de celle qui pèse sur lui à Marseille où il doit être poursuivi notamment pour embauchage, crime prévu et puni de la peine de mort par l’article 108 du Code de justice militaire ; ET JE SUIS PERSUADÉ QUE CETTE PEINE LUI SERA APPLIQUÉE.

» Je pense donc que, dans l’espèce, le nommé Amouroux devra être préalablement déféré au premier conseil de guerre de Marseille, conformément à l’article 60 du Code de justice militaire.

» Si les faits à raison desquels Amouroux est poursuivi devant le 3e conseil de guerre justifient cette opinion, je vous prie de vouloir bien dessaisir ce dernier conseil et donner des ordres pour que l’accusé soit