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forio et intitulé : l’Hôtel-de-Ville les 22, 23 et 24 mai.

Voici un échantillon de cette production. L’auteur entend des coups de fusil à la porte de l’Hôtel-de-Ville. Il demande à Regnault, secrétaire de Jules Vallès : « C’est quelque maladroit ? » — « Non, dit Regnault, d’un air doux, c’est un mauvais citoyen qu’on fusille. »

De temps à autre, un des personnages prend une pendule et l’emporte.

C’était si odieux que le Figaro lui-même dut y renoncer. Le journal interrompit la publication de cette infamie en disant qu’il avait été trompé, qu’il avait cru avoir un récit exact, qu’il découvrait que c’était une œuvre de pure imagination, et qu’il ne donnait pas la fin.

Mais il s’agissait bien des hommes engagés dans la Commune ! C’étaient les autres qu’on visait. Déjà, avant l’entrée dans Paris, le Gaulois avait publié une fausse correspondance entre M. Floquet et Raoul Rigault. Il fut condamné pour ce fait. Les efforts qu’on faisait pour dénoncer M. Gambetta sont extraordinaires. Mais M. Gambetta était en Espagne. On se rabattait sur les autres.

Le Moniteur universel écrivait dans son numéro du 24 mai :

« Voici, par ordre alphabétique, la liste des cent six personnes qui ont fait partie de l’odieux gouvernement qui s’intitule la Commune de Paris.

« Il nous a semblé utile de les publier pour les clouer au pilori de l’histoire. »

Au pilori de l’histoire ?… ou à l’un des murs où l’on fusillait avec tant de verve ?

Or, dans ces cent six personnes figuraient tous ceux qui étaient sortis de la Commune, soit après quelques jours comme MM. Ranc et Parent, soit même dès le début, comme MM. Tirard, Méline, Chéron, etc.