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Le capitaine Révol, celui que l’abbé Crozes voulait sauver, parce qu’à plusieurs reprises Révol l’avait sauvé de la mort. L’abbé Crozes faisait partie des otages.
Delorme lieutenant général d’état-major.
Bagration, chef de légion.
Okolowick, capitaine, frère du général.
Un sergent du 18e bataillon de chasseurs à pied, chargé de la manipulation des poudres.
Vaillant, commissaire de la Commune ;
Viellet, idem.
Lepêcheur, idem.
Vanderbucke, idem.

Telles sont les personnes que M. Vinoy jugeait « plus ou moins coupables ». Et, en effet, il y avait dans leur nombre quatre fonctionnaires civils, que les tribunaux auraient probablement condamnés à quelques années de prison.

La cour martiale ne les jugea pas « plus ou moins coupables ». Ils comparurent à minuit devant elle, dans la nuit du 29 au 30, et furent tous condamnés à mort : leur procès ne dura pas longtemps, car, à trois heures du matin, ils étaient tous exécutés dans les fameux fossés de Vincennes.

Avant de les exécuter, on les avertit que l’aumônier les attendait à la chapelle. Cet honorable ecclésiastique les accompagna trois par trois au supplice.

Les neuf cadavres furent enterrés dans les fossés.

Ainsi furent massacrés, une fois le combat fini, après examen sommaire, et par les soins de MM. de Mac-Mahon et Vinoy, huit prisonniers choisis dans une garnison qui s’était rendue.

Pour arriver à ce résultat, MM. de Mac-Mahon et Vinoy avaient risqué de faire sauter le fort de Vincennes.