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Le second. — Un vrai bouzin, quoi !

Le premier. — Il y avait un vieux bougre qui se relevait à chaque décharge en criant : Vive la Commune ! On lui en a foutu de la Commune ; mais il a été long à déquiller.

Le second. — Le bougre avait la peau dure ?

Le premier. — C’est pas ça, mais il était enragé parce qu’on avait pris avec lui sa femme et sa fille. C’est égal, gueulait-il !

Le second. — Il n’y avait donc pas que des nationaux ?

Le premier. — On avait pris tout ce qu’on avait ramassé

Le second. — Ça devait faire un joli tas ?

Le premier. — J’t’écoute. Nous étions à quinze pas pour tirer. Le chaud des corps nous montait à la figure, et il fallait reculer à mesure, le sang nous rentrait dans les semelles !…

Le second. — C’est égal : c’étaient de jolies canailles !


LIV

LA ROQUETTE

C’est là que les otages avaient été massacrés par les fédérés. Le Times du 2 juin, après avoir rappelé cet horrible souvenir, ajoute : « Mais les exécutions faites à la Roquette et dans la vaste prison qui lui fait vis-à-vis les ont amplement vengés. » Aucun abattoir ne fut comparable à celui-là, sinon la caserne Lobau. Mais il