XLVIIII
LES PRISONS DE VERSAILLES
On tira souvent « dans le tas » sur les prisonniers de Satory.
D’après le Soir du 30 mai, quelques-uns des prisonniers de Satory ont mis le feu à la paille distribuée pour se coucher. Il y a un léger tumulte pendant qu’on s’efforce de l’éteindre. Bon nombre de prisonniers s’évadent : on en rattrape quelques-uns. Rien de plus bénin que cette affaire, d’après le journal de M. Pessard. Consultez maintenant le Paris-Journal du 28 :
« L’arsenal de Satory… a failli devenir la proie des flammes, un millier de prisonniers étaient parvenus à se débarrasser de leurs liens et se préparaient à l’incendie, pour s’échapper à la faveur de la bagarre.
» Heureusement les gardiens se sont aperçus à temps du terrible danger qui menaçait le camp.
» En un instant les troupes de Versailles furent mises sur pied et arrivèrent sur les lieux. Bientôt les prisonniers furent cernés et réduits à l’impuissance. Après une rapide enquête, trois cents prisonniers ont été passés par les armes.
» Ce terrible exemple suffira-t-il pour prévenir le retour de semblables mutineries ? »
Le Times, du 29 mai, dit :
« Toute tentative d’évasion rencontre une sévère et terrible répression. À Satory, mercredi, un millier de prisonniers environ parvinrent à se délier… Ils essayèrent de mettre le feu… Des troupes furent appelées à